Né en 1937, le 19 avril, sous le nom de José Marcelo Ejército à Manille aux Philippines, Joseph Estrada, surnommé Erap (le verlan de Pare qui signifie copain en philippin), est un homme politique et un ancien acteur qui a été le 13ème président des Philippines, entre 1998 et 2001. Malgré sa popularité initiale, il a été le premier président asiatique à être destitué de ses pouvoirs.
Dans sa jeunesse, il avait pour ambition de suivre les traces de son père qui était ingénieur du gouvernement. Cependant, il abandonna ses études pour devenir acteur de cinéma, adoptant le pseudonyme d’Erap Estrada car ses parents lui ont interdit d’utiliser leur nom de famille.
Estrada a construit sa popularité tout au long de sa carrière d’acteur, qui s’étale sur une bonne trentaine d’années, entre 1954 et 1989, et qui lui a permis de jouer et d’avoir le premier rôle dans plus de 100 films. À noter qu’il a également été producteur de plus de 50 films.
Il a débuté sa carrière politique dès 1967 avant d’être élu, en 1969, maire d’une commune de l’agglomération de Manille. Puis en 1987, il est élu sénateur et en 1992, vice-président de Fidel V. Ramos.
Sur sa lancée, il est élu Président en 1998 avec une large avance sur ses opposants. Toutefois, il déclare ouvertement la guerre au Front Moro Islamique de Libération (MILF) en 2000 et capture ses états major. Cependant, il est néanmoins démis de ses fonctions à mi-mandat, en 2001, pour une affaire de corruption qui fait scandale.
Il se fait destituer de ses fonctions lors d’un soulèvement populaire appelé “la deuxième révolution philippine”. Ce soulèvement a été déclenché lorsque les sénateurs pro-Estrada ont voté pour rejeter des preuves déterminantes en défaveur d’Estrada. Les manifestations ont alors retenti dans les rues de Manille et des autres grandes villes des Philippines, pour destituer Estrada. En fin de compte, Estrada n’a finalement pas eu d’autres choix que de démissionner lorsque les propres membres de son cabinet se sont retournés contre lui, ainsi que lorsque les manifestations ont été soutenues par des hauts fonctionnaires politiques, religieux, des chefs d’entreprises…
En 2007, il est condamné à une peine de prison à perpétuité pour détournement de fonds (80 millions de dollars), mais son ex-vice Présidente, Gloria Macapagal Arroyo, ayant assuré l’intérim après sa destitution, avant d’enchaîner avec un autre mandat, puisqu’elle a remporté les élections de 2004, lui accorde la grâce présidentielle, en raison de son grand âge (70 ans).
En retour, il s’engage alors à ne jamais se représenter à la moindre élection pour ne briguer aucun mandat politique. Cependant, cet engagement qu’il n’aura tenu que peu de temps puisqu’il se présente aux élections présidentielles en 2010, élections perdues face à Aquino. Il est néanmoins élu maire de Manille à deux reprises, en 2012 et en 2016, mais perd les élections pour un troisième mandat consécutif face à Isko Moreno Domagoso, le maire actuel de Manille.