Rodrigo Duterte : un président à la fois controversé et adulé
Comment parler des Philippines sans mentionner son Président : Rodrigo Duterte, avocat et homme d’état à la tête du pays depuis le 30 juin 2016.
Bien sûr, il n’est pas question de juger ici son action ou ses méthodes, déjà largement décriées par les médias étrangers, il a son franc-parler qui lui a valu de sérieuses critiques voire même des représailles, mais il reste très apprécié de la majorité des philippins qui voient le changement qu’il a apporté au pays.
Avocat de formation, il a travaillé au bureau du procureur de Davao (au sud de Mindanao), sa ville d’origine, jusqu’en 1986, où il fut nommé vice-maire, suite à la révolution de février qui a chassé Ferdinand Marcos. Il y devient maire en 1988 et instaure sa politique de tolérance zéro à l’égard des criminels (avec la mise en place de ses escadrons de la mort) qui permet d’enrayer la réputation de capitale du crime de Davao. Duterte, lui, gagne son surnom de Punisher.
Il prend position pour les communautés indigènes et les minorités musulmanes, il n’hésite pas à nommer des représentants de ces minorités comme adjoint.
Fort de sa popularité, il finit par se présenter aux élections présidentielles qu’il remporte le 9 mai 2016 avec 39% des voix. Il devient ainsi le premier président parlant le cebuano, ce qui ravit une bonne moitié de la population (les Visayas et Mindanao).
Son action la plus forte est bien sûr la guerre qu’il a lancée contre le trafic de drogue et la corruption policière, qui a donné place à de nombreux meurtres extrajudiciaires…
La hausse du budget consacré aux infrastructures publiques se reflète dans les projets aéroportuaires et routiers. Son Programme « build build build » porte ses fruits et ça se voit : les transports sont une priorité (ligne de métro souterraine, ponts, réhabilitation du réseau de chemin de fer sur Luzon et Mindanao).
Il lance également des réformes sociales, prône la transparence des pouvoirs publics, rend l’accès aux universités publiques gratuit, met en place un système de couverture maladie pour les plus pauvres, vise à réduire les inégalités des citoyens face à l’impôt avec la réforme économique TRAIN (tax reform for acceleration and inclusion).
Au niveau des affaires extérieures, il a tendance à prendre ses distances avec les Etats-Unis pour se rapprocher de la Chine et de la Russie.
Durant la crise du COVID-19, il a mis en place des mesures de confinement dès le 16 mars 2020 qui ont évolué selon les régions mais qui restent encore, au moins partiellement, en place, et il demeure ferme sur certains points, il s’oppose notamment à l’école en présentiel tant qu’il n’y a pas de vaccin.
Son mandat prendr fin le 30 June 2022, au terme duquel il ne pourra pas se représenter, conformément à la loi.
Il a été donc succédé par “Ferdinand “Bongbong” Romualdez Marcos Jr.”, qui sera donc président durant 6 ans.